Portrait d'un bourreau, Natal, Brésil
A vrai dire, ce n'est point un bourreau mais une esthéticienne...
Comme vous l’aurez tous deviné au travers de ce blog, je suis extrêmement féminine et oisive… J’ai donc été, comme toutes ces femmes qui ont le temps de flâner, m’offrir une manucure ET pédicure. La totale ! Je m’assieds, lui tends mes extrémités, et laisse la professionnelle s’occuper de moi.
Une manucure est supposée être un moment de détente, de relaxation, de plaisir… Je n’ai pas eu cette chance : elle m’a fait mal la bougresse, en martyrisant les bords de mes ongles, là où la chair est très tendre… J’ai même saigné. Bien sûr, ce n’est qu’à ce moment là que l’on regarde d’un œil inquiet si les outils (de torture) sont stérilisés. Stérilisés ? Stéri… quoi ? Faut pas rêver non plus… Sympa dans un pays où le Sida fait des ravages…
J’avais remarqué une photo encadrée au dessus de la télévision. J’ai pu y reconnaître mon bourreau à de nombreux détails près : la photo a dû être prise de nombreuses années en arrière.
Soupçonnant qu’elle appréciait les photos, je lui ai demandé si je pouvais la photographier, histoire d'immortaliser cette expérience douloureuse. Et là j'ai eu droit à un énorme sourire et à un flot de paroles incessant.
« Je ne suis pas coiffée, attends ! » Elle se précipite dans l’arrière boutique, revient armée d’une brosse à cheveux et se refait une beauté. Elle remet en place son décolleté, se regarde une dernière fois dans la glace, et me lance un regard digne des plus grands top-modèles.
Clic, je prends la photo de son sourire figé, on sent qu’elle a de l’expérience…
J’étais tellement amusée par la réaction de cette dame, que j’en ai oublié de cadrer correctement la photo… Pas génial mais maintenant je suis un peu loin pour y retourner en prendre une meilleure !